Étymologiquement, le mot Wolof “Màggal” dont la racine “Màgg” signifie “grand”, est le synonyme de “célébrer, magnifier”. Le terme Magal consiste donc en la célébration d’un jour défini, en le rendant spécial (grand) tout en le différenciant des autres jours. Plus précisément, il tend à souligner des événements marquants s’étant produits par le passé durant ce même jour.
Dans la Voie Mouride, le Magal de Touba correspond au 18ème jour du mois de Safar du calendrier Hégirien. C’est une occasion que tous les Mourides célèbrent, commémorant l’importance des événements qui se sont déroulés le même jour en l’an 1313 de l’Hégire (correspondant au 10 août 1895 dans le calendrier Grégorien). Ce fut le jour où notre Guide Cheikh Ahmadou Bamba (رضى الله عنه) fut envoyé en exil par l’Administration Coloniale Française, et aussi le début d’épreuves innombrables qui dureront 7 longues années.
En sa qualité d’excellent Musulman, le Cheikh considérait les épreuves émanant de la Volonté du Tout-Miséricordieux, mais également comme le signe incontestable de Son Amour et de Ses Bienfaits pour le croyant. Le Prophète Bien-Aimé (صلى الله عليه وسلم) confirmait cela par le hadith suivant rapporté par Anas (رضى الله عنه): “Quand Dieu veut du bien de Son esclave, Il lui accélère son châtiment dans ce monde. Dans le cas contraire, Dieu lui réserve sa punition entière le Jour de la Résurrection.” Le Prophète ( صلى الله عليه وسلم) a dit aussi : “La grandeur de la récompense va de pair avec la grandeur de l’épreuve. Dieu le Très-Haut, quand Il aime les gens, Il les éprouve. Celui qui accepte l’épreuve avec abnégation aura la satisfaction de Dieu ; et celui qui lui oppose son mécontentement, Dieu sera mécontent de lui.”.
C’est ainsi que le Cheikh ordonna, après son retour d’exil le 9 Sha’baan 1320 (11 novembre 1902), à tous ses disciples, de marquer le jour de son départ en exil tous les ans, par des actions destinées à rendre grâce à ALLAH. Il disait : “J’invite toute personne que mon bonheur personnel réjouirait, de s’unir à moi dans la reconnaissance d’ALLAH chaque fois que l’anniversaire de mon départ en exil le trouvera sur Terre”.
Ces signes de reconnaissance sont principalement :
- la lecture du Saint-Coran,
- la lecture des panégyriques (poèmes de Louanges à ALLAH et à son Prophète Muhammad (صلى الله عليه وسلم))
- la distribution de nourriture aux gens
Après le rappel à Dieu du Cheikh et sous le Khalifat de Serigne Mouhammadou Moustapha Mbacké (1927 – 1945), les Talibés célébreront ce jour séparément, chacun dans sa localité. C’est en 1946 que le deuxième Khalife Serigne Mouhammadou Falilou Mbacké (1945 – 1968) ordonna aux Mourides de converger vers la ville de TOUBA afin d’y célébrer le MAGAL.
Jusqu’à nos jours, cette recommandation est suivie sans faille et la ville Sainte de Touba accueille plus de 2 millions de Talibé à chaque occasion selon certaines études.
A Bordeaux, comme dans des centaines de villes dans le monde occidental, les disciples se réunissent généralement dans des espaces fermés (salles de conférence, centres religieux, etc). C’est l’occasion de témoigner leur reconnaissance au Tout-Puissant en ce jour béni dans un cadre convivial et inter-générationnel. Le premier Magal célébré à Bordeaux eut lieu dans les années 90. Il était souvent organisé dans les salles polyvalentes du Campus Universitaire de Bordeaux. C’est le cas de l’édition de 2002 qui s’est tenue à la salle polyvalente du domaine universitaire Village 5 à Pessac. Depuis ce jour, le Magal a été honoré tous les ans dans des lieux divers (Salle Victor Hugo, Salle Georges Brassens, Salle UTSF, etc).
Puisse ALLAH exaucer toutes les prières formulées à cette occasion en répandant Ses Bienfaits sur notre Guide CHEIKH AHMADOU BAMBA (رضى الله عنه) et sur tous les Musulmans du monde.
Que le Salut et la Bénédiction du Tout-Miséricordieux soient sur la Meilleure des Créatures, Muhammad, ainsi que sur sa Famille et ses Compagnons.